La Force Cauris pour un Bénin Émergent (FCBE), parti dit de l’opposition, a levé le voile sur son candidat pour la prochaine élection présidentielle. Sans surprise, c’est Paul Hounkpè, son Secrétaire exécutif national, qui a été officiellement investi pour porter les couleurs du parti en 2026. L’annonce a été faite ce mercredi 1er octobre 2026, à l’issue d’une réunion du Bureau politique national.
Cette désignation, validée à l’unanimité par le Bureau Politique du parti, couronne une stratégie de plusieurs années. Depuis la présidentielle de 2021, où il figurait déjà sur le ticket du parti, Paul Hounkpè a été progressivement mis en avant, consolidant sa position de figure centrale de la FCBE. Selon des sources internes, cette nomination fait suite à une forte volonté remontée des structures locales du parti, formalisée par un comité avant d’être entérinée par l’instance dirigeante.
Une coalition avec les partis au pouvoir, BR et l’UPR pour les parrainages
La candidature de Paul Hounkpè s’inscrit dans un contexte de recomposition des alliances. Pour s’assurer une survie, la FCBE bien que se réclamant de l’opposition, a récemment scellé des accords de coalition avec deux partis de la mouvance présidentielle, l’Union Progressiste le Renouveau (UPR) et le Bloc Républicain (BR). Ces pactes, signés le 16 septembre 2025, prévoient une coopération tant au niveau parlementaire que pour la gouvernance.
Cette alliance est cruciale sur le plan pratique. En effet, la FCBE, qui ne dispose que de six maires pouvant servir de parrains, était confrontée à l’exigence légale de recueillir au moins 28 parrainages pour valider la candidature de son duo. L’accord de gouvernance avec l’UPR et le BR lui permet de combler ce déficit et d’aborder la course électorale avec une base élargie.
Une candidature pour quel objectif ? La survie d’un parti affaibli
Derrière l’unanimité affichée pour la présidentielle de 2026 autour de la candidature de Paul Hounkpè dont le parti est bien obligé de quémander des parrainages auprès des partis de la mouvance, se cache une réalité plus sombre. Créée par l’ex-président Boni Yayi, la FCBE (ancien parti au pouvoir) n’est plus aujourd’hui que l’ombre d’elle-même. Déjà fragilisé par la crise du « récépissé » de 2019 au cours de laquelle Paul Hounkpè a pris les rênes, le parti a subi une saignée de ses cadres. Plusieurs d’entre eux ont démissionné pour rejoindre Les Démocrates, le nouveau parti de Boni Yayi, ou ont migré vers les partis de la mouvance présidentielle que sont justement le BR et l’UPR.
Les résultats minables des dernières élections législatives ont confirmé cet effondrement, révélant un parti réduit à une coquille vide et sans ancrage territorial significatif. Face aux ogres politiques que représentent la coalition au pouvoir et le principal parti d’opposition, Les Démocrates, la FCBE apparait un poids plume. Une réalité d’ailleurs confirmée par un cadre du parti, l’actuel maire de Bèbèrèkè, Garba Yaya, qui avait publiquement exprimé ses doutes en déclarant : « Je n’utiliserai pas mon parrainage pour quelqu’un qui ne sera pas élu ». S’il a fini par remettre sa fiche, cette déclaration résume un scepticisme ambiant.
Dans ce contexte, l’objectif de cette candidature de Paul Hounkpè pour la présidentielle de 2026 semble moins la conquête du pouvoir que la simple survie. En s’engageant dans cette présidentielle via un accord de gouvernance avec la mouvance, la FCBE de Paul Hounkpè ne part pas pour une campagne de victoire, mais pour une balade de survie, un baroud d’honneur destiné à éviter une disparition pure et simple de l’échiquier politique béninois. L’homme fort de la Fcbe avait déjà prévenu : l’objectif de son parti est de faire partie de la mouvance de demain. L’accord de gouvernance avec les partis de la mouvance se perçoit clairement désormais.
Brieux NOURENI
 
			 
                                




















































 
							


 
                