La politique n’est pas un jardin d’enfants. C’est une jungle où le plus fort dévore le plus faible, où la morale et l’éthique ne sont que des accessoires de discours. Ceux qui espèrent y trouver tendresse et loyauté feraient mieux de se tourner vers la littérature… ou la pastorale.
Jacques Ayadji, président du Moele-Bénin, semble l’ignorer. A la faveur d’une conférence de presse tenue ce jeudi 14 Août et placée sous le thème : « Du militantisme au développement, le rôle du leader. Non à la duplicité politicienne », il a crié au scandale, dénonçant le « débauchage » de ses militants dans la 10ᵉ circonscription électorale. Dans sa ligne de mire : trois figures locales, dont notamment, le député Edmond Agoua de l’Union Progressiste le Renouveau (UPR). Selon le leader du Moele-Bénin, ces manœuvres contre son parti seraient indignes, immorales, et contraires à « la noblesse du jeu politique ».
Mais quelle noblesse ? De quelle éthique parle-t-on dans un espace où les coups bas sont la monnaie courante ?
Que croit-il vraiment ? Que le jeu politique béninois ou d’ailleurs se joue avec des gants blancs ? Les discours sur « la noblesse » et « la vertu » en politique sont beaux sur papier, mais la réalité est que les acteurs se battent pour les mêmes ressources : les militants, l’influence, le pouvoir. Se plaindre de ces méthodes, c’est ignorer les règles réelles du jeu.
La vérité est simple : un parti sans ancrage, sans victoire électorale significative et sans structure solide est condamné à voir ses militants filer ailleurs. Le Moele-Bénin n’a jamais été une machine à gagner. Les ambitions politiques de ses membres ne peuvent pas s’épanouir dans un navire qui prend l’eau. Ils partent là où il y a des perspectives, de l’influence et des chances réelles de gravir les échelons. C’est de la politique pure et dure, pas de la trahison sentimentale.
Plutôt que de se trouver des adversaires, Jacques Ayadji ferait mieux de se demander pourquoi son parti, membre de la mouvance présidentielle, est incapable de retenir ses propres troupes. La jungle politique ne pardonne pas la faiblesse. Ça se dévore toujours de l’intérieur ! Et dans cette jungle présidentielle, le Moele-Bénin ressemble plus à une proie qu’à un prédateur.
La politique, ce n’est pas un concours de morale. On y survit par la stratégie, la puissance d’organisation, et la capacité à offrir à ses alliés un avenir concret. Tant qu’Ayadji n’aura pas compris cela, il restera un spectateur amer du départ de ses militants. Et dans cette affaire, il n’aura qu’un seul responsable à blâmer : lui-même.
Brieux Noureni