Le dernier voile tombe enfin du côté du parti Force Cauris pour un Bénin Émergent (FCBE), qui se prétend de l’opposition mais se trahit constamment dans les faits. En signant, ce 5 août, un accord avec l’Union Progressiste le Renouveau (UPR) en vue des élections générales de 2026, le parti dirigé par Paul Hounkpè confirme ce que beaucoup soupçonnaient : son opposition n’est qu’une façade opportuniste. Les Béninois perçoivent désormais avec netteté le jeu politique longtemps obscur de Paul Hounkpè et de ses partisans au sein de l’opposition.
Une opposition de façade, des signaux révélateurs
Depuis 2019, où Paul Hounkpè et ses compagnons se sont arrogés la paternité des FCBE à la faveur d’une crise de récépissé ayant écarté le fondateur, l’ancien président Boni Yayi, des voix ne cessent de s’élever pour dénoncer la duplicité politique dont fait montre le parti. Bien que se réclamant de l’opposition, le parti n’a cessé d’adopter des positions alignées sur la mouvance présidentielle, allant jusqu’à concentrer ses attaques sur Les Démocrates, principale force de l’opposition, avec qui il a toujours refusé toute forme de collaboration politique. Derrière le discours d’« opposition constructive », l’inaction de la FCBE , version Hounkpè au sein de l’opposition trahit une posture équivoque, au point où de nombreux observateurs de la scène politique nationale les soupçonnent de compromis tacites avec le pouvoir. Le cas de la commune de Kandi en dit long : lorsque dix conseillers communaux UPR ont rallié Les Démocrates, les élus FCBE se sont paradoxalement rangés derrière le parti de la mouvance présidentielle pour les évincer. Une attitude qui traduit un véritable non-sens politique, surtout au regard de l’indifférence habituelle du parti face aux défections de ses propres militants vers la mouvance présidentielle.
Les déclarations récentes du Secrétaire Exécutif National Paul Hounkpè et de l’ancien député Idrissou Bako avaient déjà levé le voile. Paul Hounkpè n’a jamais caché l’ouverture du parti à des négociations avec l’UPR ou le Bloc Républicain pour obtenir les précieux parrainages nécessaires à la présidentielle. Quant à Idrissou Bako, il affirmait sans détour sur Dabaarou que « la FCBE sera de la mouvance en 2026 ». La stratégie est limpide : s’adosser au pouvoir pour garantir une survie politique. Ce rapprochement avec l’UPR n’étonne donc personne.
Un opportunisme politique assumé
Cette orientation soulève une question de fond : quelle crédibilité accorder à une opposition qui pactise ouvertement avec le pouvoir ? L’argument de la recherche de parrainages ne masque qu’imparfaitement un choix guidé par l’opportunisme plutôt que par la conviction. En se rapprochant des partis de la mouvance, la FCBE donne raison à ceux qui l’ont toujours accusée de jouer un double jeu au profit du régime.
Les masques tombent
Avec cet accord de coalition et de gouvernance avec l’UPR, la FCBE révèle enfin sa véritable nature. Loin d’incarner une alternative crédible, le parti s’est contenté d’entretenir une opposition de façade, brouillant les cartes au sein de l’opposition tout en préparant son rapprochement avec la mouvance. Sa stratégie n’aura jamais reposé sur une vision politique claire, mais sur la survie à tout prix.
Un accord qui interroge aussi l’UPR
Cette alliance soulève également des interrogations pour l’UPR, présenté comme l’un des partis les plus sérieux du paysage béninois. Pourquoi s’associer à une formation en perte de vitesse, sans véritable ancrage populaire et discréditée par son ambiguïté politique ? Ce choix, qui ressemble à un calcul de court terme, pourrait s’avérer risqué pour un parti qui revendique déjà un socle électoral solide.
Magloire Fiogbé