L’Alliance des États du Sahel (AES) — regroupant le Burkina Faso, le Mali et le Niger — a vivement réagi ce lundi 8 décembre 2025 à l’atterrissage d’un avion militaire nigérian sur le territoire burkinabè. Dans un communiqué rendu public dans la soirée, l’organisation a fustigé « une violation flagrante de son espace aérien et de la souveraineté de ses États membres », accusant Abuja d’avoir agi en dehors de tout cadre de coopération.
De son côté, l’armée de l’air nigériane assure qu’il ne s’agit que d’un incident technique. Selon son porte-parole, Ehimen Ejodame, l’appareil a dû effectuer « un atterrissage de précaution » en raison d’un problème survenu en plein vol. Celui-ci précise également que l’opération s’est déroulée conformément aux normes internationales en matière d’aviation.
La communication de la NAF (Nigerian Air Force) tranche toutefois avec le contexte dans lequel survient l’incident. La veille, ce même porte-parole annonçait que l’armée de l’air nigériane menait des « opérations pour sauvegarder l’ordre constitutionnel » au Bénin à la demande du gouvernement béninois, tout en réaffirmant « l’engagement du Nigeria dans la sécurité régionale ».
Pour l’heure, aucune relation officielle n’est établie entre ces opérations au Bénin et l’atterrissage de l’avion militaire au Burkina Faso. Ehimen Ejodame assure que « l’équipage est sain et sauf, accueilli chaleureusement par les autorités locales, et que des dispositions sont prises pour la poursuite de la mission ». Un discours apaisant qui contraste fortement avec la fermeté affichée par l’AES, dont les relations avec certains pays ouest-africains restent extrêmement tendues depuis sa rupture avec la Cédéao, dominée en partie par le Nigeria.
Cet épisode intervient par ailleurs dans un moment délicat pour l’armée de l’air nigériane, déjà fragilisée par l’écrasement d’un autre de ses appareils samedi dans l’État du Niger, incidente dont les deux pilotes sont sortis indemnes après s’être éjectés.
Dans un climat régional particulièrement volatil, cet incident renforce la méfiance entre blocs voisins et souligne l’urgence d’un dialogue militaire plus structuré pour éviter que les tensions actuelles ne débouchent sur de nouvelles crises.
B.N
























































